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 Le film 

 L'ITW croisée 

 Les crédits 

 Le projet 

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Vous pouvez intégrer [p]ose ta bombe

dans votre propre site internet avec le code ci-dessous :


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 [p]ose ta bombe 


 Un projet de Charlotte Ricco et Elodie Sylvain 


 Photos et Interviews : Charlotte Ricco 

 Images et montage vidéo : Elodie Sylvain 

 Conception web : Nicolas Dupont 


 Reportage réalisé dans le cadre du concours JJEM - "Nouveaux Médias et Jeunes Journalistes en Méditerranée", 

 lancé par babelmed.net et Radio Grenouille. 
 Cette action est financée par le programme "La Méditerranée des médias" de la Région PACA,

 avec le soutien du Fonds pour les femmes en Méditerranée et de CFI 

 Moyens techniques : Tabasco Vidéo 

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De Casablanca à Tanger, [P]ose ta bombe va à la recherche de femmes graffeuses, à la rencontre d’artistes pour tenter de comprendre pourquoi les femmes sont encore si minoritaires dans le domaine du street art.


voir le film (20 mn)





C'est après avoir réalisé ce film qui nous avons fini par entrer en contact avec deux graffeuses marocaines.

Nous avons pu les interviewer pour recueillir leur expérience de cette pratique encore inhabituelle pour les femmes au Maghreb.

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Peux-tu te présenter en quelques mots ?

 

Sara Lamine : Je m'appelle Sara Lamine j'ai 19 ans, je suis étudiante en première année de la faculté d'économie de Fès.


Salma Maaroufi : Bonjour, je m'appelle Salma Maaroufi, j'ai 17 ans, je suis marocaine, étudiante et graffeuse.

 

Tu as une signature ? Un pseudo ?

 

Salma : Pour choisir mon blaze il m'a fallu des mois. Un jour, alors que j'étais avec une amie en train de chercher une signature on a pensé à prendre les premières lettres de <Graffiti Of Salma Maaroufi>, ce qui a donné GOSM et j’ai tellement kiffé que j’ai commencé à tagguer Gosm partout.

 

Sara : Mon pseudo est Rose.

 

Quand et où as-tu commencé à tagguer puis graffer?

 

Salma : Quand j'avais 14 ans  on a déménagé dans une ville appelée Temara. C’était une ville déserte où je ne savais pas quoi faire comme loisir, j’étais paumée, mais mon frère faisait du graffiti et ça m’a inspirée. C’est à ce moment-là que j'ai commencé à tagguer, puis, un an plus tard, à 15 ans, je me suis mise au graff.

 

Sara : J'ai commencé à tagguer il y a 4 ans, avec un ami connu sous le nom de SIKA. C’est cette même personne qui m’a aussi initiée au graphisme.

 

Quelles sont tes inspirations ?

 

Salma : A chaque fois que je veux réaliser un graffiti sur du papier ou sur un mur je regarde des vidéos de MADC [graffeuse allemande, ndlr], c’est mon idole, elle m'inspire et me pousse à continuer et à progresser. Un de mes rêves est de peindre un graffiti avec elle !

 

Sara : Je suis souvent inspirée par la nature et mes sentiments et aussi par tout ce qui touche à la galaxie !

 

Comment se passe une réalisation de fresque ?

 

Salma : Le problème au Maroc c’est  que contrairement à d’autres pays nous n’avons pas de matériel de qualité, tel que les produits « Montana », « Ironlaak » ou encore « Molotow ». C’est mon principal souci lorsque je veux réaliser une fresque. Ensuite, lorsque je vais peindre j’emmène avec moi deux ou trois filles car j’ai noté que les  gens nous encouragent et nous respectent plus.

 

Délivres-tu des messages dans tes œuvres ?

 

Salma : Mon principal message c'est de faire connaitre le graffiti aux gens pour qu’ils puissent l’apprécier puis éventuellement commencer à le pratiquer car la majorité des gens ici ne savent pas ce que signifie le graff.

Sara : Je n'ai aucun message à transmettre, je dessine simplement ce qui sort de mon imagination.

 

Il y a peu de femmes graffeuses connues au Maroc, pourquoi selon toi ? Est-ce plus difficile quand on est une femme ?

 

Salma : C’est vrai qu’il y a peu de femmes graffeuses connues au Maroc mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’une question d'être femme mais plutôt d’une question de choix. Les femmes ici n'ont pas cette mentalité de faire quelque chose spécial, elles ont peut-être peur car il n’y a pas beaucoup de lieux où elles peuvent pratiquer leur loisirs.

 

Sara : Oui c’est vrai il y a très peu de femmes mais plus largement très peu de graffeurs car cet art est récent ici et peu de gens connaissent le concept.

 

Peux-tu décrire en quelques mots ton expérience de graffeuse ?

 

Salma : Il y a des gens qui me demandent « mais pourquoi tu gaspilles ton argent dans ce genre

d'art ? ». Ils considèrent cette pratique agressive, voire comme un délit, or je ne suis pas d’accord, car pour moi  être graffeur ça signifie savoir dessiner des caractères, des visages, des lettres, des mots...donc c'est un art qui réunit tous les autres arts,  c'est unique.

 

Si l’on t’informait d’un festival de graff spécial femmes, que dirais-tu de cette initiative ?

 

Salma : J'aimerais bien qu’un festival comme ça voie le jour, pour les femmes ce serait vraiment extraordinaire car dans notre société elles sont sous-évaluées.


Sara : Je serais ravie de savoir que les femmes s’intéressent de plus en plus à ce domaine et j'aimerais participer ou au moins être présente pour connaître les différents styles et inspirations des autres artistes.

 

Quels sont tes projets ?


Salma : Mes projets sont: graffer et graffer et encore graffer, je veux devenir la meilleure graffeuse du Maroc et pourquoi pas du monde entier ! Mon but c'est de faire connaître ce genre d'art ici et pour cela je dois peindre encore plus de graffiti sur les murs, fournir plus d'efforts et plus de travail.


Sara : Je n'ai pas de projets pour l'instant, on verra !

 

30 ans plus tard, qu'en est-il de l'expression artistique féminine dans la rue ?

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Où sont les femmes dans le graff ?

 

Nous avons choisi, dans un premier temps, de poser cette question

dans un pays où le street art est en pleine expansion :

le Maroc.


Depuis 3 ans, le festival Sbagha Bagha redonne vie aux rues de

Casablanca en invitant des graffeurs des 4 coins du globe

à s’exprimer sur les murs.

En septembre 2015, 7 street-artistes ont réalisé des créations

grand format sur les murs de la ville.


6 hommes et une femme, la pochoiriste Barcelonaise Btoy.

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1985

« C’est beau pour une femme »

 

Ce compliment sans saveur, d’une bienveillance toute misogyne, Kashink, graffeuse parisienne le refuse.

Tout comme elle déplore souvent qu’on s’intéresse à elle

« parce qu’elle est une femme ».

 

Nous aussi, nous préfererions ne plus avoir à nous poser la question du genre.

 

Nous, c’est Charlotte et Elodie.

 

Cela fait 5 ans que nous nous intéressons à la place de la femme dans nos sociétés.


Nous arrêterons de le faire quand les femmes n’auront plus à redoubler d’efforts pour être considérées dans leur propre milieu à l’égal de leurs homologues masculins.

 

Quel que soit le pays où nous voyageons, l’espace public est le premier indicateur de la condition féminine.

Parce qu’il est au cœur de cet espace, le street-art a interpellé notre démarche féministe.

 

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 «Je taggue, 

 c’est au nom des femmes que je 

 taggue ; comme pour dire "je vais prouver à

 vos esprits étroits qu’on en est capables, que

 tout  le monde en est capable" 

 C’est une simple question de désir et de

 volonté.» 


 Miss Claw, graffeuse new-yorkaise 

2015

En 1985, Miss Tic lançait le Street Art au féminin

30 %

All city, distributeur de matériel graffiti, revendique lui 30% de clientèle féminine en France.

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Ce serait la proportion de femmes dans le milieu du graff et du street art en 2012 en France.

Si les chiffres peuvent aisément mentir, il n’en reste pas moins difficile pour les non-initiés de citer des noms d’artistes féminines. 

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20 %

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